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l'arbre à livres

16 août 2010

L'Arbre à Livres "Racontez-moi votre vie, j'en

 

 

 

L'Arbre à Livres

 "Racontez-moi votre vie, j'en fais un livre."Block593483___74850

Biographe familial- Rédacteur de vos mémoires.  

 Parce que chaque vie est un roman à écrire, parce qu'aucune ne doit être oubliée, L'Arbre à Livres met en mots et réalise le livre de votre vie. De la manière la plus précise qui soit, je relaterai votre vécu en tenant compte de votre personnalité, en restant au plus près de vos souhaits et de votre sensibilité. 

 Nous déterminerons ensemble le nombre nécessaire de séances à l’aboutissement de votre projet (cela n’excède jamais vingt séances). Chaque rendez-vous sera l’occasion pour moi de vous écouter et de prendre des notes. J’effectuerai ensuite à mon bureau une mise en forme rédactionnelle de ce que vous m’aurez confié. À chaque nouvelle séance, je vous soumettrai mon travail pour révision ou modification s’il y a lieu, de fil en fil jusqu’à l’aboutissement de votre livre. Une fois imprimé (étape technique dont l'Arbre à Livres assure le suivi, au nombre d’exemplaires que vous souhaiterez) cet objet de mémoire sera et restera votre propriété. Il sera alors temps pour vous de le lire et le relire et d'en faire profiter vos proches.

Nb : Possibilité d'insérer à votre ouvrage des visuels des photographies les documents de votre choix.

Tarifs de L'Arbre à Livres : 120 euros la séance, comprenant une heure d'écoute et de prise de notes suivie d'une heure de rédaction. Dans la plus grande confidentialité, une adresse électronique pour un premier contact :  

arbre-livres@hotmail.fr

 

Extraits de trois ouvrages réalisés par et en collaboration avec L'Arbre à Livres (avec l'aimable autorisation de Hélène . B, de Thi Sinh . N, et de Henri . G ) :

Les Oranges de Lille

Le Fleuve Rouge

Mathématiques d'un itinéraire presque ordinaire 

 


 

 

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13 août 2010

Les oranges de Lille Hélène . B : (…) Je n’ai

Les oranges de Lille

Hélène . B :

(…) Je n’ai jamais voulu dire que j’étais Polonaise, on avait mauvaise réputation et toute ma vie j’ai préféré le cacher. (…) Lorsque petite fille, je suis arrivée en 1928 en France à la gare de Lille, une femme m’a donné une orange. Est-ce qu'avait lieu ce jour-là une distribution aux nouveaux arrivants ou non, je l’ignore. Je me revois pourtant très bien avec ce fruit entre les mains, ne sachant pas du tout quoi en faire, observant les autres gens comme il se comportait avec. Car avant cela, il faut le dire, je n’avais de ma vie jamais vu d’orange, je ne savais même pas que ça se mangeait. Avant que quelqu’un n’en épluche une devant moi et que je vois les quartiers translucides un à un se détacher, j’avais même pensé que c’étaient des balles. (…)


( …) Avec ma copine Solange, nous allions danser le dimanche après-midi. Pour rien au monde nous n’aurions loupé cette récréation. Il faut dire qu’à l’époque, le bal c’était vraiment quelque chose dans les milieux populaires, on s’apprêtait pour l’occasion, on faisait des efforts de toilette, nos plus belles robes nos meilleurs souliers. J’étais très bonne danseuse, et d’ailleurs toute ma vie j’ai adoré danser. Un dimanche donc, tandis que mon cavalier me faisait tournoyer, je remarque sur l’estrade des musiciens un type qui m’observe bizarrement. Au début ça m’a un peu gênée, bien sûr, je n’osais plus regarder du côté de l’orchestre. Pour tout dire je faisais de mon mieux pour qu’il pense que je ne le voyais pas, mais je me débrouillais très bien pour ne pas en perdre pas une miette. Croyez-moi : que je ne réponde pas à son insistance ne l’a pas découragé. De toute l’après-midi, il ne m’a pas quittée des yeux, un regard de braise, vraiment impressionnant, en tout cas ça m’a impressionnée. Il ne souriait pas, mais me regardait si fort que j’avais l’impression de danser avec, j’avais l’impression qu’il me soulevait du sol. Il était beau, il était grand et fort, il jouait du saxophone. L’année d’après, lui et moi étions mariés. (…)


 

 

 

 

 

4 août 2010

Mathématiques d’un itinéraire presque ordinaire

Mathématiques d’un itinéraire presque ordinaire

 Henri . G

(…) tout simplement à l’occasion d’un licenciement pour raisons économiques, j’ai mis à profit cette période pour passer ma thèse d’ingénieur au CNAM, j’avais alors 39 ans. Lorsque quelques mois plus tard j’ai retrouvé un emploi, j’ai dû mener de front et mon travail et mes études en cours du soir, sans oublier ma vie de famille, mes deux enfants. Mon temps de sommeil était très court, mon timing était des plus serrés, mais j’avais la motivation de faire quelque chose de bien. J’ai réussi. L’époque était différente, on avait quelque chose à proposer, on y croyait, mais aujourd’hui …

 ( … ) Ce que je vais exprimer ici n’est pas du tout évident pour moi, car je ne suis pas à proprement parler quelqu’un de très démonstratif. Et s’il est un sujet que j’ai pris bien soin d’éviter toute mon existence, c’est certainement celui-là. Sujet tabou par excellence, s’il en est. Un jour alors que j’avais 14 ans, en fin d’après-midi tandis que je rentrais de l’école, j’ai décelé arrivant devant la porte de chez nous, une odeur, une très forte odeur de gaz. Je me suis d’abord dit que c’était peut-être moi qui avais oublié d’éteindre la cuisinière avant de partir le matin pour le collège. J’ai eu un instant de panique en pensant précisément aux conséquences d’une telle étourderie, et dans le même temps tandis que je tournais ma clé dans la serrure, mes parents n’étant pas encore rentrés du travail, je me dis que j’allais pouvoir aérer et faire le nécessaire pour éviter la punition certainement bien méritée. Croyez-moi, j’aurais vraiment échangé ce que je devais découvrir quelques secondes plus tard contre toutes les punitions du monde. Je suffoquais instantanément en entrant dans la maison, j'appliquais mon mouchoir sur ma bouche et mon nez et continuais d'avancer. Mon père était dans la cuisine, disparaissant le torse entier dans le four de la gazinière. Je le dégageais, mais il était déjà mort. Avant de me précipiter chez les voisins réclamer de l’aide, j’eus le réflexe d’ouvrir toutes les fenêtres de la maison en grand, et cela va peut-être sembler absurde, mais je me souviens qu'il faisait beau dehors, un soleil magnifique. Je crois bien que c'est à cet instant que je me suis mis à pleurer. 

( … ) Je ne pense pas que quiconque puisse sortir indemne d’une telle découverte, voyez-vous. Mes proches ont été épargnés, je n’ai jamais voulu embêter personne avec cette histoire, et même si j’ai intériorisé ce drame, même si j'ai maintenant conscience que cela a au fond structuré toute ma vie ma personnalité, il me semble qu'après ce silence de bientôt 60 années il est important de saisir aujourd'hui cette occasion pour l’écrire. 

Le plus difficile, voyez-vous ( … )

 

 

4 juin 2010

Le Fleuve Rouge (Souvenirs d’une Indochinoise)

Le Fleuve Rouge

 

(Souvenirs d’une Indochinoise)

 

(…) «  Entre autre chose Thi Sinh veut dire la grâce en vietnamien, une certaine façon d’exprimer la beauté. C’est drôle, parce qu’enfant, je n’étais pas du tout jolie. Et il m’arrivait parfois de me demander si mon visage ou disons mon apparence générale s’accorderaient un jour avec ce nom que m’avait donné mes parents. Ça pouvait même un peu ressembler à une mauvaise blague, mais ça ne me faisait pas rire du tout. Je regardais ma cousine Binh qui était une pure beauté, et bien que nous nous aimions énormément et demeurions inséparables, je dois bien reconnaître aujourd’hui qu’il m’arrivait de la jalouser. Plus tard en grandissant, les choses se sont équilibrées » (…)


(…) « Je nourrissais des sentiments très forts pour un garçon de mon âge, un garçon du voisinage, et lui aussi m’aimait (même si à l’époque bien sûr on ne disait pas les choses aussi facilement qu’aujourd’hui). Nous n’étions encore que des gosses, pourtant il était évident dans mon esprit que nous passerions toute notre vie ensemble. Et puis les années ont passé, et un jour ce garçon a dû partir avec toute sa famille pour suivre la mutation de son père dans une autre région à l’autre bout du pays. J’ai été très triste, on s’écrivait. Lui me disait qu’il avait hâte de grandir pour pouvoir revenir me chercher. Et puis comme ça arrive, le temps s’arrange de tout, de presque tout. C’est bizarre.  À cette époque j'étais encore bien loin de me douter qu’un jour un officier français me demanderait en mariage, j'étais bien loin d’imaginer que je quitterai à tout jamais l’Asie pour la France. (…)


 

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